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Chapitre 12 – Le désappointement — Le livre amer

« Je pris le petit livre de la main de l’ange, et je l’avalai ; il fut dans ma bouche doux comme du miel, mais quand je l’eus avalé, mes entrailles furent remplies d’amertume. Puis on me dit : Il faut que tu prophétises de nouveau sur beaucoup de peuples, de nations, de langues, et de rois. On me donna un roseau semblable à une verge, en disant : Lève-toi, et mesure le temple de Dieu, l’autel, et ceux qui y adorent » (Apocalypse 10:10-11 ; 11:1). GMA 141.1

Dans le langage des Écritures, « manger » un livre représente recevoir la vérité afin de la communiquer à d’autres, comme on le voit dans Ézéchiel, où le prophète voit « le rouleau d’un livre », et on lui dit, « mange ce rouleau, et va, parle à la maison d’Israël ! » Après avoir mangé le rouleau, il dit « Je le mangeai, et il fut dans ma bouche doux comme du miel » (Ézéchiel 3:1-3). GMA 141.2

Le prophète Jérémie utilise la même figure : « J’ai recueilli tes paroles, et je les ai dévorées ; Tes paroles ont fait la joie et l’allégresse de mon cœur » (Jérémie 15:16). De ces paroles nous apprenons que la « douceur » en mangeant le livre représente la joie et la satisfaction qu’éprouvent les gens qui se nourrissent ainsi de la Parole du Seigneur. GMA 141.3

LE LIVRE DOUX ET AMER

Le livre mentionné dans Apocalypse 10, dont il est dit qu’il « remplira ton ventre d’amertume, mais dans ta bouche il sera doux comme du miel » était le livre pour lequel l’ange annonçait, avec l’autorité de celui qui a fait le ciel, la terre et la mer, « qu’il n’y aurait plus de temps. » Manger ce livre, alors, doit représenter l’acceptation joyeuse de la proclamation du temps. La soudaine amertume dans les entrailles de ceux qui le mangeaient doit représenter le triste contraste dans leur expérience après que le temps prédit fut passé, et ils se trouvent cruellement déçus dans leur attente. GMA 141.4

LA PROCLAMATION DU TEMPS, UNE BOUCHÉE DOUCE

La proclamation du temps en 1844 fut en effet une joyeuse nouvelle pour ceux qui crurent, et qui, sans aucun doute, s’attendaient à recevoir aussi tôt la délivrance éternelle de tous les maux, les malheurs, et les peines de ce monde pécheur. L’idée que dans quelques semaines, ils devraient être glorifiés, immortalisés, et être dans la ville dorée de Dieu, avec leur roi, était digne d’inspirer l’âme. Comme l’a exprimé quelqu’un qui en fit l’expérience, « ceux qui aiment sincèrement Jésus peuvent apprécier les sentiments de ceux qui ont attendu avec le plus vif intérêt la venue de leur Sauveur… Nous nous sommes approchés de cette heure avec une grande solennité. Les véritables croyants se reposaient dans une douce communion avec Dieu, un gage de la paix qui devait être la leur dans l’au-delà éclatant. Ceux qui ont connu cet espoir et cette confiance ne pourront jamais oublier ces précieuses heures d’attente. » GMA 142.1

L’étrange position de ceux qui, le 11e jour du septième mois, se trouvaient encore dans ce monde obscur d’épreuve et de tentation, alors qu’ils devaient faire face aux moqueries, aux railleries, et au ridicule de ceux qu’ils avaient exhortés, quelques heures auparavant, à se préparer à rencontrer leur Seigneur, trouve une illustration dans le cas de Marie alors qu’elle « se tenait dehors près du sépulcre, et pleurait » ; et fut abordée par les anges avec la question, « Femme, pourquoi pleures-tu ? Elle leur répondit : Parce qu’ils ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais où ils l’ont mis » (Jean 20:13). GMA 142.2

DÉSAPPOINTÉS, MAIS PAS DÉCOURAGÉS

Ceux qui sont passés par cette scène éprouvante en dirent : GMA 142.3

« Nous étions perplexes et désappointés, mais nous n’avons pas renoncé à notre foi. Nous estimions avoir rempli notre devoir ; nous avions vécu notre précieuse foi ; nous étions désappointés, mais pas découragés. Nous avions besoin d’une patience sans borne, car les moqueurs étaient nombreux. On nous accueillait souvent par des allusions méprisantes à notre ancienne déception. “Vous n’êtes pas encore montés ; quand pensez-vous monter ?” Et de similaires sarcasmes étaient souvent amassés sur nous par nos connaissances du monde, et même par certains prétendus chrétiens, qui acceptaient la Bible, mais n’avaient pas appris ses grandes et importantes vérités. La mortalité s’accrochait encore à nous ; les effets de la malédiction étaient tout autour de nous. Il était difficile de reprendre les soucis de la vie alors que nous pensions les avoir abandonnés pour toujours. » GMA 142.4

COMPARÉS AUX DISCIPLES DÉSAPPOINTÉS

Les sentiments de ces personnes, comparés à leur joie et leur allégresse quelques heures auparavant, doivent avoir été pour eux comme l’amertume du fiel. Le monde tout autour supposa, comme les masses supposaient après la crucifixion du Christ, que les croyants renonceraient maintenant à leur foi, et se moqueraient aussi de leur soi-disant folie. Ils apprirent très vite, à leur grand étonnement, que l’amour de la venue du Seigneur n’était pas facilement éradiqué de l’affection de ceux qui s’étaient vraiment consacrés à Dieu. GMA 143.1

« NE T’ASSIEDS PAS EN COMPAGNIE DES MOQUEURS »

La voie que ces personnes sérieuses poursuivaient, et leurs sentiments, sont bien définis par les paroles du prophète Jérémie, quand il dit, GMA 143.2

« J’ai recueilli tes paroles, et je les ai dévorées ; Tes paroles ont fait la joie et l’allégresse de mon cœur ; Car ton nom est invoqué sur moi, Éternel, Dieu des armées ! Je ne me suis point assis dans l’assemblée des moqueurs, afin de m’y réjouir ; Mais à cause de ta puissance, je me suis assis solitaire, Car tu me remplissais de fureur. Pourquoi ma souffrance est-elle continuelle ? Pourquoi ma plaie est-elle douloureuse, et ne veut-elle pas se guérir ? Serais-tu pour moi comme une source trompeuse, Comme une eau dont on n’est pas sûr ? » (Jérémie 15:16-18). GMA 143.3

PAROLES DE JAMES WHITE À PROPOS DU DÉSAPPOINTEMENT

Quelques brèves citations de certains de ces désappointés, mais pleins d’espoir, vous donneront une bonne idée de la situation. La première est de James White, qui travailla avec beaucoup de succès en 1843 et 1844. Il dit : GMA 143.4

« La déception à la suite du passage de la date fixée était très amère. Les vrais croyants avaient renoncé à tout pour le Christ, et ils avaient partagé sa présence comme jamais auparavant. Ils avaient, supposaient-ils, donné leur dernier avertissement au monde et s’étaient plus ou moins séparés des incrédules et de la multitude moqueuse. Et avec la bénédiction divine sur eux, ils préféraient plutôt s’associer à leur maître attendu prochainement et aux saints anges, qu’avec ceux de qui ils s’étaient séparés. L’amour de Jésus remplissait chaque âme, éclairait chaque visage et, avec des désirs inexprimables, ils priaient : “Viens, Seigneur Jésus, et viens vite”, mais il n’est pas venu. » GMA 143.5

« Mais Dieu n’abandonna pas son peuple… Et, avec une vigueur et un confort particuliers, des passages tels que les suivants de la lettre aux Hébreux, remplissaient l’esprit et le cœur de ceux qui attendaient et qui étaient éprouvés : “N’abandonnez donc pas votre assurance, à laquelle est attachée une grande rémunération. Car vous avez besoin de persévérance, afin qu’après avoir accompli la volonté de Dieu, vous obteniez ce qui vous est promis. Encore un peu, un peu de temps : celui qui doit venir viendra, et il ne tardera pas. Et mon juste vivra par la foi ; mais, s’il se retire, mon âme ne prend pas plaisir en lui. Nous, nous ne sommes pas de ceux qui se retirent pour se perdre, mais de ceux qui ont la foi pour sauver leur âme.” (Hébreux 10:35-39). Les points intéressants de cette portion de l’Écriture sont les suivants : GMA 143.6

1. Ceux à qui cela est adressé sont en danger de perdre leur confiance dans ce qu’ils ont bien fait. GMA 144.1

2. Ils avaient accompli la volonté de Dieu, et avaient été mis dans cet état éprouvant où la patience était nécessaire. GMA 144.2

3. Le juste, à ce moment, devait vivre par la foi, non pas en doutant d’avoir accompli la volonté de Dieu, mais foi dans le fait qu’ils avaient accompli la volonté de Dieu. GMA 144.3

4. Ceux qui ne persévèreraient pas dans l’épreuve de leur foi, mais qui rejetaient leur confiance dans l’œuvre par laquelle ils avaient fait la volonté de Dieu et se retiraient, prendraient le chemin direct de la perdition. » 5Life Sketches, pp. 107 à 109. GMA 144.4

PAROLES DE N. SOUTHARD, RÉDACTEUR DU MIDNIGHT CRY

Dans le Midnight Cry du 31 octobre 1844, près de 10 jours après la fin des deux mille trois cents jours, ce qui suit fut publié sous la plume de l’éditeur : GMA 144.5

« Compte tenu de toutes les circonstances entourant ce mouvement, les bienheureux effets qu’il produisit sur l’esprit des enfants de Dieu, et la haine et la méchanceté que ses ennemis ont manifestées, nous devons le considérer comme étant le véritable “cri de minuit.” Et si nous avons quelques jours pour éprouver notre foi, c’est toujours en conformité avec la parabole des dix vierges ; car lorsqu’elles se sont toutes levées et préparèrent leurs lampes, il devait encore y avoir un moment où les lampes des vierges folles s’éteindraient. Cela ne pourrait pas être avant la fin du dixième jour (du septième mois du calendrier biblique, NDT), car jusqu’à ce moment-là leurs lampes brûlaient. Ainsi donc, ce jour devait passer, pour que l’insensé renonce à sa foi, comme cela dû avoir lieu en 1843, pour le délai. Un peu de retard n’est donc pas un motif de désappointement, mais montre comment Dieu est exact dans l’accomplissement de sa parole. Il nous faut donc retenir fermement la profession de notre espérance, car celui qui a fait la promesse est fidèle. » GMA 144.6

PAROLES DE JOSEPH MARSH, RÉDACTEUR EN CHEF DE LA VOICE OF TRUTH

Dans la Voice of Truth du 7 novembre 1844, nous pouvons lire : GMA 144.7

« Nous admettons que nous avons été dans l’erreur sur la nature de l’événement que nous pensions aurait lieu le dixième jour du septième mois ; mais nous ne pouvons pas encore admettre que notre souverain sacrificateur n’a pas, à cette date, accompli tout ce que le type nous permettait d’anticiper. Nous croyons maintenant qu’il l’a fait. » GMA 144.8

Les adventistes s’attendaient à ce qu’en 1844, au dixième jour du septième mois, les deux mille trois cents jours se terminent et qu’en ce jour Christ terminerait son travail sacerdotal et viendrait vers la terre pour bénir son peuple. Une étude complémentaire montra qu’en ce jour-là commençait son travail de purification du sanctuaire céleste, et non pas l’achèvement de sa prêtrise. 6On n’avait, à l’époque, aucune idée d’un sanctuaire dans le ciel. Au lieu de considérer le travail de purification du sanctuaire comme faisant partie de la prêtrise du Christ, on prétendait que la purification du sanctuaire devait être la purification de la terre par le feu à l’arrivée du Christ. Si toute la terre n’était pas incluse, au moins le pays de Canaan serait purifié à ce moment-là. GMA 145.1

ON CROYAIT QUE LA TERRE ÉTAIT LE SANCTUAIRE

Cette idée est mise en évidence dans un article de George Storrs, dans le Midnight Cry du 25 avril 1844. Il demande, « Quel est ce sanctuaire qui doit être purifié ? Mes vues précédentes étaient que c’était la terre entière. Je crois encore que c’est une partie de la terre. Mais quelle partie ? Je vais tenter de répondre à cette question. » GMA 145.2

Il cite la promesse faite à Abraham, puis la même promesse faite à Isaac, et sa répétition à Jacob, puis il cite le cantique de Moïse, composé par Miriam après le passage de la Mer Rouge, dans lequel ils chantèrent : « Tu les amèneras et tu les établiras sur la montagne de ton héritage, Au lieu que tu as préparé pour ta demeure, ô Éternel ! Au sanctuaire, Seigneur ! Que tes mains ont fondé » (Exode 15:17). GMA 145.3

Si le lecteur compare attentivement le texte ci-dessus avec son accomplissement rapporté par le psalmiste, il verra qu’il ne dit même pas que la Palestine est le sanctuaire. David déclare, en parlant du Seigneur guidant les enfants d’Israël : « Il les fit venir à la frontière de son sanctuaire, ce mont acheté par sa droite. » (Psaumes 78:54, Chouraqui). Dans le chant de la mer Rouge, il est dit de la terre de Canaan, que c’était l’endroit qu’il avait fait pour y « habiter, dans le sanctuaire. » Donc, dans cette citation du psaume, le mont Morija, où le sanctuaire a été construit, n’est appelé que « la frontière de son sanctuaire. » Mais dans ce même psaume il est dit, « Il préféra la tribu de Juda, La montagne de Sion qu’il aimait. Et il bâtit son sanctuaire comme les lieux élevés, Comme la terre qu’il a fondée pour toujours » (Psaumes 78:68, 69). GMA 145.4

ON PENSAIT QUE LA PURIFICATION DU SANCTUAIRE ÉTAIT LA PURIFICATION DE LA TERRE

Dans l’article mentionné ci-dessus, après avoir cité la prétendue preuve que la terre, ou au moins la Palestine, était le sanctuaire, le frère continue en demandant, « Comment le sanctuaire sera-t-il purifié ? » Il répond par les paroles du prophète Michée : « Car voici, l’Éternel sort de sa demeure, Il descend, il marche sur les hauteurs de la terre. Sous lui les montagnes se fondent, Les vallées s’entrouvrent, Comme la cire devant le feu, Comme l’eau qui coule sur une pente » (Michée 1:3-4). GMA 146.1

Avec l’idée, communément acceptée à l’époque, que la terre était le sanctuaire, le lecteur pourra facilement voir pourquoi ils supposèrent, sans l’ombre d’un doute, qu’à la fin des deux mille trois cents jours le Seigneur viendrait purifier la terre de la manière décrite par Michée. Dans toute l’opposition soulevée contre les adventistes, pas un seul adversaire n’a laissé entendre que la purification de la terre par le feu n’était pas l’événement qui aurait lieu lors de la purification du sanctuaire, à la fin des deux mille trois cents jours. GMA 146.2

LES APÔTRES DÉSAPPOINTÉS ACCOMPLISSAIENT CEPENDANT L’ÉCRITURE

Ce n’est pas le seul cas où des gens ont fait la volonté du Seigneur, accompli l’Écriture, et ont pourtant été désappointés dans leurs attentes, simplement parce qu’ils n’ont pas compris la nature de l’événement prédit. Il en a été ainsi des apôtres du Christ. Quand il était assis sur l’ânon, allant à Jérusalem, ils crièrent qu’ils se rappelaient les paroles du prophète : (Jean 12:16) « Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici, ton roi vient à toi ; Il est juste et victorieux, Il est humble et monté sur un âne, Sur un âne, le petit d’une ânesse » (Zacharie 9:9). Il était si nécessaire de crier à cette occasion que s’ils étaient restés silencieux, les pierres auraient crié (Luc 24:21). Les disciples supposèrent que le Christ allait alors monter sur le trône de David comme un roi temporel (« Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël »), et c’est pourquoi ils crièrent, « Béni soit le roi qui vient au nom du Seigneur ! » Auraient-ils poussé des cris de joie à cette occasion s’ils avaient compris qu’une semaine après le Christ serait mort, dans le tombeau de Joseph, entouré par la garde romaine ? Est-ce que les adventistes, en 1844, auraient donné « gloire » à Dieu et se seraient consacrés s’ils avaient compris que la purification du sanctuaire, à la fin du temps prophétique, allait prendre un grand nombre d’années avant que le Seigneur vienne ? GMA 146.3

AUCUNE ERREUR DANS LE CALCUL DES 2300 JOURS

Comme ces gens examinaient attentivement leur calcul de la date, ils n’ont trouvé aucune erreur ; mais le Seigneur n’est pas venu, et la terre ne fut pas purifiée par le feu. Qu’est-ce que cela signifiait ? Ils savaient que le Seigneur avait été avec eux dans le grand mouvement ; mais maintenant, ils étaient en suspens. Leur confiance dans le Seigneur était inébranlable. Ils savaient qu’il ne les abandonnerait pas. La lumière viendrait de quelque part. La question qui les tourmentait est indiquée dans les paroles de Jérémie déjà mentionnées, « Serais-tu pour moi comme une source trompeuse, Comme une eau dont on n’est pas sûr ? » La foi ne chérissait pas ce doute, car les paroles du Seigneur par le prophète Habacuc concernant la vision venaient à leur esprit, « Elle marche vers son terme, et elle ne mentira pas » (Habacuc 2:3). Les paroles déjà citées de l’éditeur de la Voice of Truth montrent bien leur position : « Nous ne pouvons pas encore admettre que notre souverain sacrificateur n’a pas, à cette date, accompli tout ce que le type nous permettait d’attendre. » GMA 147.1

DÉCOUVERTE DE LA LUMIÈRE SUR LE SANCTUAIRE

Hiram Edson, de Port Gibson, N.Y., m’a dit que le lendemain du passage de la date, en 1844, alors qu’il était en prière derrière des épis de maïs, dans un champ, l’Esprit de Dieu vint sur lui d’une manière si puissante qu’il fut presque plaqué contre terre, avec cette impression, « le sanctuaire qui doit être purifié est dans le ciel. » Il communiqua cette pensée à O. R. L. Crosier, et ils étudièrent soigneusement le sujet ensemble. Au début de 1846 une exposition de la question du sanctuaire d’un point de vue biblique, écrite par M. Crosier, fut imprimée dans le Day Star, un journal publié à Canandaigua, New York. Dans ce long traité, il était montré que le travail de purification du sanctuaire était la dernière œuvre du Christ dans la fonction de souverain sacrificateur, commençant en 1844 et se terminant juste avant qu’il revienne réellement sur les nuées du ciel comme Roi des rois et Seigneur des seigneurs. GMA 147.2

LES ÉGLISES EN QUÊTE DES MEMBRES PERDUS

Le dixième jour du septième mois était passé, et les églises pensèrent qu’il leur serait facile de récupérer les membres qu’elles avaient perdus, qui s’étaient séparés d’elles pendant le « cri de minuit » et le message du deuxième ange ; mais en cela elles furent grandement désappointées, comme cela est démontré par la réplique suivante donnée pour répondre aux appels importuns à revenir dans leurs anciennes organisations, telle qu’elle fut reportée dans le Midnight Cry du 26 décembre 1844 : GMA 147.3

« Mais quels sont les faits ? Ils savent bien que, dans la grande masse de ces églises les thèmes importants sont, “La conversion du monde”, le millénium de mille ans et “le retour des Juifs en Palestine,” avant l’avènement personnel du Sauveur. Ceux qui retournent écouter ces berceuses non scripturaires, ces doctrines déraisonnables, le font les yeux ouverts ; et une telle démarche de leur part serait comme “retourner en arrière”, en effet. » GMA 148.1

« Étant devenu “libres” dans le sens biblique, il est beaucoup plus sûr “d’aller de l’avant” que de “retourner en arrière” ou de “se retirer”, surtout maintenant, lorsque la couronne de gloire sera bientôt donnée à ceux qui sont fidèles à Jésus Christ. » GMA 148.2

La démarche des églises, à renvoyer à plus tard la venue du Seigneur en utilisant les doctrines bibliques ci-dessus, suggéra aux adventistes ces paroles du prophète Ézéchiel : « Fils de l’homme, voici, la maison d’Israël dit : Les visions qu’il a ne sont pas près de s’accomplir ; Il prophétise pour des temps éloignés. » Et les adventistes utilisaient la suite comme réplique, « C’est pourquoi dis-leur : Ainsi parle le Seigneur, l’Éternel : Il n’y aura plus de délai dans l’accomplissement de mes paroles ; La parole que je prononcerai s’accomplira, Dit le Seigneur, l’Éternel » (Ézéchiel 12:27-28). GMA 148.3

« TU DOIS PROPHÉTISER À NOUVEAU »

Ceux qui « mangèrent » le livre, et proclamèrent la « date », considérèrent que leur travail pour le monde avait été accompli, d’où la nécessité de la déclaration qu’ils doivent enseigner à nouveau aux nations, aux langues, et aux rois. Une autre partie de l’œuvre, jusque-là invisible, doit maintenant être faite, celle de présenter au peuple le caractère réel du temple de Dieu dans le ciel et du service de son autel. La commande de mesurer le temple 7Quand le résultat d’une mesure est donné sans chiffre, c’est le caractère qui est impliqué, et non pas une dimension. est nécessaire afin de connaître la nature de l’événement survenant à la fin de la période prophétique, donnant ainsi une explication de l’expression, « Alors le sanctuaire sera purifié. » GMA 148.4

Remarquez que l’ange faisant cette proclamation à propos du temps venait du ciel, et, avant que son travail soit terminé, il donne la commission d’enseigner à nouveau le peuple. Le message doit expliquer la question du sanctuaire, donner confiance aux désappointés, et en même temps leur fournir un « roseau », un « bâton », ou une règle, par lequel le peuple de Dieu peut juger de sa moralité devant lui. Ce message doit donc porter les marques évidentes qu’il vient du ciel, et qu’il n’est pas d’origine humaine. GMA 148.5

LE PRÉJUDICE BLOQUE L’ACCÈS AU PEUPLE

Le préjugé existant contre la doctrine adventiste était une barrière presque infranchissable pour le peuple, et essayer de l’enseigner à nouveau, sans lumière claire et positive quant à la cause du désappointement, aurait été inutile. Les croyants adventistes eux-mêmes devaient avoir leurs propres âmes inspirées à nouveau de la commission céleste, avant de pouvoir enseigner les gens correctement ; et comment cela pouvait-il être réalisé ? Est-ce que cela pouvait être accompli par une sagesse purement humaine ? Ou est-ce que ceux qui avaient vécu l’œuvre profonde de l’Esprit de Dieu dans le mouvement précédent pouvaient être satisfaits d’un simple raisonnement humain ? Rien de moins qu’une œuvre telle que celle du « message du troisième ange » (Apocalypse 14:9-12) pouvait les sortir de leur perplexité, et celui-ci fut dûment inauguré, pas à pas, selon ce qu’ils pouvaient recevoir. Il portait les preuves les plus convaincantes qu’il était d’origine céleste. GMA 149.1

COMME DES BREBIS SANS BERGER

Le grand corps adventiste était là, dans un sens, comme des brebis sans berger. Comme des milliers d’entre eux, quelques semaines auparavant seulement, s’étaient séparés de toutes les églises et confessions, aucune organisation humaine était responsable de leur bien-être spirituel. Ils n’avaient pas de conseiller terrestre en qui se confier ; en Dieu seul était leur confiance. GMA 149.2

Ils étaient cependant convaincus d’une chose, et c’était pour eux comme une ancre, la proclamation de la date était correcte. 8Bien que faisant un examen très minutieux de leur calcul des 2300 jours, ils ne purent trouver aucune erreur, et on ne peut toujours pas en trouver. Mais, en tant que peuple, ils étaient dans une position où, à moins que Dieu les guide et les protège, ils étaient susceptibles d’accepter de fausses explications, ou de perdre « patience » et d’abandonner leur foi en leur expérience passée. C’est ce que firent certains ; tandis que d’autres, l’œil de la foi fixé sur celui que leurs âmes aimaient sincèrement, demandèrent, « Sentinelle, que dis-tu de la nuit ? Sentinelle, que dis-tu de la nuit ? La sentinelle répond : Le matin vient, et la nuit aussi. Si vous voulez interroger, interrogez ; Convertissez-vous, et revenez » (Ésaïe 21:11-12). GMA 149.3

J. N. ANDREWS À PROPOS DU DÉSAPPOINTEMENT

Frère J. N. Andrews, qui passa par cette expérience en 1844, parle ainsi du désappointement : GMA 149.4

« Ceux qui attendaient le Seigneur en 1843 et en 1844 furent désappointés. Ce fut pour beaucoup une raison suffisante pour rejeter tous les témoignages sur ce sujet. Nous reconnaissons le désappointement, mais nous ne pouvons pas reconnaître que cela fournit une raison valable pour nier l’intervention de Dieu dans cette œuvre. L’église juive fut désappointée lorsqu’à la fin de l’œuvre de Jean Baptiste, Jésus se présenta comme le Messie promis. Et les disciples confiants furent le plus tristement désappointés lorsque celui qu’ils espéraient voir délivrer Israël fut pris et tué par de méchantes mains. Et après sa résurrection, lorsqu’ils s’attendaient à ce qu’il restaure le royaume d’Israël, ils ne purent qu’être désappointés lorsqu’ils comprirent qu’il s’en allait vers son Père, et qu’ils allaient être abandonnés face à une longue période de tribulation et d’angoisse. Mais un désappointement ne prouve pas que Dieu ne guide pas son peuple. Cela doit le conduire à corriger ses erreurs, mais cela ne doit pas le conduire à rejeter sa confiance en Dieu. C’est parce que les enfants d’Israël étaient désappointés dans le désert qu’ils nièrent si souvent être guidés par Dieu. Ils sont un avertissement pour nous, pour que nous ne tombions pas dans le même exemple de désobéissance. » 9The Three Messages of Revelation 14:6-12, p. 33. GMA 149.5

LA VÉRITÉ REÇOIT UN BAPTÊME D’IMPOPULARITÉ

Il semble que c’est le plan du Seigneur de mettre d’importantes vérités dans une voie impopulaire où ce sera un calvaire (Matthieu 16:24) de l’accepter et d’y obéir. C’est particulièrement vrai dans ces derniers jours. Pierre, parlant de l’époque où la fin de toutes choses sera « proche », et lorsque le « jugement » doit « commencer par la maison de Dieu », dit, « Bien-aimés, ne soyez pas surpris, comme d’une chose étrange qui vous arrive, de la fournaise qui est au milieu de vous pour vous éprouver. Réjouissez-vous, au contraire, de la part que vous avez aux souffrances de Christ, afin que vous soyez aussi dans la joie et dans l’allégresse lorsque sa gloire apparaîtra. Si vous êtes outragés pour le nom de Christ, vous êtes heureux, parce que l’Esprit de gloire, l’Esprit de Dieu, repose sur vous » (1 Pierre 4:12-14). GMA 150.1

Lorsque la vérité a reçu son baptême d’impopularité, l’accepter exige plus de grâce que de simplement suivre la foi des masses. Les hypocrites ne voient pas d’incitation à accepter une vérité qui nécessite une action du genre « ramer à contre-courant. » Ainsi donc, la vérité devient une épreuve de notre loyauté, honnêteté, sincérité et conscience. GMA 150.2

Nous avons montré auparavant que la prophétie annonçant le mouvement adventiste impliquait un désappointement. Il vint ; et ainsi, dans la providence de Dieu, l’acceptation de ce message avait sa croix. GMA 150.3


 GMA 150.4