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Chapitre 11 – Le message du deuxième ange
« Et il fut suivi d’un autre ange, disant elle est tombée, elle est tombée, Babylone, la grande ville, parce qu’elle a fait toutes les nations du vin de la fureur de son impudicité. » (Apocalypse 14:8) GMA 131.1
« Alors le maître de la maison irrité dit à son serviteur : va promptement dans les places et dans les rues de la ville, et amène ici les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux. » (Luc 14:21) GMA 131.2
Le Seigneur par l’intermédiaire de ses ministres avait remué le monde avec le message, « l’heure de son jugement est venue, » un message sur lequel tous les chrétiens pourraient s’unir s’ils le voulaient. C’était le premier appel au « festin de noces ». Il avait été annoncé « à ceux qui avaient été invités » (Luc 14:17). Alors que cet appel a été rejeté avec diverses excuses, un deuxième appel a été donné, correspondant au message du deuxième ange (Luc 14:21 ; Apocalypse 14:8). Par cet appel, le Seigneur sépara un peuple pour aller de l’avant vers la fin des temps avec la lumière croissante de sa vérité. GMA 131.3
LE DEUXIÈME APPEL AU FESTIN DE NOCES
Le deuxième message, celui qui suit l’annonce de l’heure du jugement, dit, « Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande ville, qui a abreuvé toutes les nations du vin de la fureur de son impudicité ! » Et le deuxième appel au festin de noces se lit, « Va promptement dans les places et dans les rues de la ville, et amène ici les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux. » Dans chacune de ces Écritures, le peuple du Seigneur est appelé « une ville. » Avec leurs croyances contradictoires, confuses, ils sont appelés « Babylone. » Dans un autre texte se référant aux derniers temps, nous voyons que, juste avant la venue du Seigneur, son peuple est appelé à sortir hors de « Babylone » : « Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande ! Elle est devenue une habitation de démons, un repaire de tout esprit impur, un repaire de tout oiseau impur et odieux… Sortez du milieu d’elle, mon peuple, afin que vous ne participiez point à ses péchés, et que vous n’ayez point de part à ses fléaux » (Apocalypse 18:2-4). GMA 131.4
« RAPPELLE-TOI COMMENT TU AS ENTENDU »
Dans la lettre à l’église de Sardes nous lisons, « Rappelle-toi donc comment tu as reçu et entendu, et garde, et repens-toi. Si tu ne veilles pas, je viendrai comme un voleur, et tu ne sauras pas à quelle heure je viendrai sur toi » (Apocalypse 3:3). 4Pour une exposition complète des sept églises, voir Thoughts on Daniel and the Revelation. L’église de Sardes semble être sortie de la Réformation, après la période sombre de l’œuvre de « Jézabel », l’église apostate. Il fut dit à l’église de Sardes qu’elle avait été une église vivante ; mais lorsqu’elle entendit et rejeta la doctrine de la venue du Seigneur, elle se plaça là où elle sera susceptible d’être surprise par cet événement comme par un « voleur dans la nuit. » Il est indiqué, par l’apôtre Paul dans 1 Thessaloniciens 5:1-5, que cela sera la condition de ceux qui crient, « paix et sécurité, » lorsque l’avènement du Seigneur est proche. Ceux qui suivent la lumière de la vérité sont appelés les « enfants du jour, » et le Seigneur ne viendra pas sur eux comme un voleur. GMA 132.1
Dans cette description prophétique des sept églises, nous voyons que la chute de l’église de Sardes est immédiatement suivie par l’église de Philadelphie, ou (comme le mot signifie) amour fraternel. Telle était la condition, en effet, des 50.000 croyants qui sortirent, poussés par le message du deuxième ange, de l’ensemble des églises, et s’unirent dans un lien d’amour fraternel sur la grande vérité cardinale de l’avènement immédiat du Christ. GMA 132.2
COMMENT LE DEUXIÈME MESSAGE A ÉTÉ PROCLAMÉ
Le Midnight Cry du 12 septembre 1844 contient une déclaration faite par Frère J. V. Himes concernant le message du deuxième ange, et les circonstances qui conduisirent à sa proclamation. Sa lettre est datée de McConnellsville, Ohio, le 29 août 1844, et se lit comme suit : GMA 132.3
« Lorsque nous avons commencé le travail avec Frère Miller en 1840, il avait donné des conférences depuis neuf ans. Pendant cette période, il était presque seul. Mais son travail avait été incessant et effectif pour réveiller les professeurs de religion à la véritable espérance du peuple de Dieu, et à la préparation nécessaire pour l’avènement du Seigneur ; comme aussi pour réveiller toutes les classes d’inconvertis à une réalisation de leur situation de perdition, au devoir de repentance immédiate et à la conversion à Dieu, comme une préparation pour rencontrer l’Époux dans la paix à sa venue. Ce furent les grands objets de son travail. Il n’a pas tenté de convertir les hommes à une secte ou à un parti religieux. GMA 132.4
Quand nous fûmes convaincus de la vérité du proche avènement, et adoptâmes la doctrine publiquement, nous avons conservé les mêmes vues et suivi la même orientation que les différentes sectes où nous avions été appelés, par la providence de Dieu, à travailler. Nous avons dit aux pasteurs et aux églises qu’il n’était pas dans nos intentions de les séparer, ou les diviser et les distraire. Nous avons eu un but distinct, et c’était de donner le “cri”, l’avertissement du jugement “à la porte”, et de persuader nos compatriotes à se préparer à l’événement.... Les pasteurs et les membres qui profitèrent de notre labeur, mais qui n’avaient pas adhéré sincèrement à la doctrine, virent qu’ils devaient soit accepter la doctrine, la prêcher et la conserver, soit, dans la crise qui venait droit sur eux, avoir des difficultés avec les croyants décidés et déterminés. Ils se sont donc décidés contre la doctrine, et se sont déterminés, certains par une politique et d’autres par une autre, à supprimer le sujet. Ceci plaça nos frères et sœurs qui étaient parmi eux dans une position des plus éprouvantes. La plupart d’entre eux aimaient leurs églises, et ne pouvaient pas penser les quitter. Mais quand ils furent ridiculisés, opprimés et, de diverses façons, coupés de leurs anciens privilèges et plaisirs, et lorsque la “nourriture au temps convenable” résonna à leurs oreilles de sabbat en sabbat, ils furent sevrés de leur parti préféré, et se levèrent avec la majesté de leur force, secouèrent le joug, et crièrent, “Sortez d’elle, mon peuple.” GMA 132.5
DANS UNE POSITION ÉPROUVANTE
Cet état de choses nous a placés dans une position éprouvante (1) parce que nous étions juste à la fin du temps prophétique, dans lequel nous nous attendions à ce que le Seigneur réunisse tout son peuple ; et (2) nous avions toujours prêché une doctrine différente ; et maintenant que les circonstances avaient changé, cela serait considéré comme une malhonnêteté de notre part si nous devions nous unir dans un message disant de nous séparer et de rompre avec les églises qui nous avaient reçus ainsi que notre message. Nous avons donc hésité, et avons continué d’agir sur notre première position, jusqu’à ce que l’église et les pasteurs poussent l’affaire si loin que nous avons été obligés, dans la crainte de Dieu, de prendre position pour défendre la vérité et les enfants de Dieu opprimés. GMA 133.1
NOUS SUIVONS L’EXEMPLE APOSTOLIQUE
“Ensuite Paul entra dans la synagogue, où il parla librement. Pendant trois mois, il discourut sur les choses qui concernent le royaume de Dieu, s’efforçant de persuader ceux qui l’écoutaient. Mais, comme quelques-uns restaient endurcis et incrédules, décriant devant la multitude la voie du Seigneur, il se retira d’eux, sépara les disciples, et enseigna chaque jour dans l’école d’un nommé Tyrannus” (Actes 19:8-9). Ce ne fut pas avant que plusieurs “restaient endurcis et incrédules… décriant [la venue du Seigneur] devant la multitude” que nos frères furent poussés à sortir et à se séparer des églises. Ils ne pouvaient pas supporter les “médisances” de ces “méchants serviteurs” et les églises qui poursuivaient la voie de l’oppression et des médisances à l’égard de ceux qui attendaient la “bienheureuse espérance,” n’étaient, pour eux, rien d’autre que les filles de la Babylone mystique. Ils le proclamèrent, et entrèrent dans la liberté de l’Évangile. Et quoique nous ne puissions peut-être pas tous être d’accord sur ce que constitue Babylone, nous sommes d’accord à l’instant sur la séparation définitive de tous ceux qui s’opposent à la doctrine adventiste et du royaume de Dieu près de nous. Nous croyons que c’est une circonstance de vie ou de mort. C’est la mort de rester associés avec ceux qui parlent légèrement de la venue du Seigneur ou s’y opposent. C’est la vie de sortir de toutes les traditions humaines, de se tenir sur la Parole de Dieu, et de s’attendre chaque jour à l’apparition du Seigneur. Nous disons donc maintenant à tous ceux qui ne sont en aucune façon sous le joug de la servitude, “Sortez du milieu d’eux, Et séparez-vous, dit le Seigneur ; Ne touchez pas à ce qui est impur, Et je vous accueillerai. Je serai pour vous un père, Et vous serez pour moi des fils et des filles, Dit le Seigneur tout-puissant” (2 Corinthiens 6:1718). » GMA 133.2
OPPOSITION INEXPLICABLE
William Miller parle ainsi du conflit qui existait à cette époque entre les églises et les adventistes : GMA 134.1
« Il est absolument anormal et inexplicable que les églises chrétiennes doivent exclure cette doctrine et leurs membres à cause de cette bienheureuse espérance. Je sais que certaines églises baptistes disent ne pas les exclure pour leur foi, mais parce qu’ils prennent la communion avec les croyants adventistes. Alors, si ce n’est pas pour leur foi en un Sauveur qui vient, pourquoi suis-je exclu de leurs chaires, moi qui n’ai communié qu’avec une église baptiste ? Il s’agit d’un faux argument. Mais cela ne peut être l’argument des méthodistes et des presbytériens ; car ils croient dans la communion mixte. Pour quelle raison excluent-ils ? J’ai entendu parler de certains exclus pour avoir “chanté” des mélodies du second avènement ; d’autres pour aliénation mentale, alors que toute la folie prouvée contre eux fut qu’ils attendaient le Christ. “Ô Dieu, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font.” » GMA 134.2
STORRS SUR L’ATTITUDE DES ÉGLISES
George Storrs parla ainsi de l’attitude des églises envers les adventistes : GMA 134.3
« Lequel d’entre eux, en ce moment, ne dit pas : “Je suis assis comme une reine” ? Et lequel d’entre eux ne se fait pas plaisir avec l’idée qu’un jour ils domineront le monde, et que celui-ci sera soumis à leur foi ? Lequel d’entre eux supportera qu’une âme reste en paix parmi eux, si elle a confessé, ouvertement et sans peur, sa foi dans la proche venue ? Les termes pour rester parmi eux en paix ne sont-ils pas que vous vous “absteniez complètement” de toute expression publique d’une foi en la venue du Seigneur cette année, quelles que soient vos convictions sur le sujet, et quelle que soit pour vous l’importance que vous pouvez ressentir à crier, “Craignez Dieu, et donnez-lui gloire, car l’heure de son jugement est venue” ? » GMA 134.4
LE TÉMOIGNAGE DE MANSFIELD
L. D. Mansfield, écrivant depuis Oneida, N.Y., le 21 mars 1844, témoigne ainsi : GMA 135.1
« Dieu agit sur l’esprit de ses chers enfants qui attendent le Seigneur dans le ciel, et les conduit non seulement à écouter l’ange ayant “l’évangile éternel à annoncer, en disant : l’heure de son jugement est venue,” mais à obéir à la commande qui suit, “sortez d’elle, mon peuple !” Je suis plus entièrement convaincu que jamais que les organisations religieuses d’aujourd’hui ne sont pas qu’une petite partie de cette Babylone qui doit être jetée par terre avec violence, et ne sera plus du tout trouvée… Il me semble, toutefois, que certaines organisations ressemblent à la petite corne de façon plus frappante. Certains exemples vont illustrer l’affaire. » GMA 135.2
EXPRESSION DE L’ESPRIT DE FOULE
« Un frère qui avait travaillé avec beaucoup de succès dans cette région, en annonçant la venue du Seigneur, organisa une conférence à un certain endroit et pour un moment donné. Le Seigneur arrangea ainsi les choses qu’il était à vingt-cinq kilomètres de l’endroit, mais un ministre était présent, à la tête d’une foule, avec du goudron et des plumes, dans le but de les appliquer à ce serviteur du Dieu Très Haut. Ce même ministre a commencé une longue rencontre peu après, mais tous étaient aussi froids et glacés que le glacier du nord, pas une seule âme réveillée ou convertie. Finalement, le ministre déclara croire qu’il devrait être anxieux. GMA 135.3
Un chef de classe de ce village dit à sa classe depuis que nous avons tenu des réunions ici, que si un homme entrait dans sa maison disant qu’il croyait que Christ viendrait cette année, il le mettrait dehors. » GMA 135.4
DEVOIR AUX ÉGLISES
Nous allons maintenant, présenter un témoignage donné à la conférence de croyants adventistes réunis à Boston, Mass., le 31 mai 1844, et signé par William Miller, Elon Galusha, N. N. Whiting, Apollos Hale, et J. V. Himes. Ils disent : GMA 135.5
« Nous pouvons également dire un mot sur notre devoir aux églises. Le danger ici, comme dans la plupart des cas, nous semble être dans les extrêmes. La première forme de danger est de permettre à l’autorité de l’église avec laquelle nous pouvons être associés à nous imposer le silence sur une telle question du devoir. Nous n’avons aucun doute que des milliers se sont condamnés devant Dieu, en cédant aux revendications non scripturaires de leurs églises dans cette affaire, et qui, s’ils avaient été fermes et fidèles, seraient maintenant dans une condition beaucoup plus sûre, et plus utile, quoi qu’ils puissent également être appelés à souffrir. GMA 135.6
La deuxième forme de danger, c’est de s’abandonner à un esprit de revanche contre les églises en raison de leur injustice envers nous, et de mener une guerre aveugle contre toutes ces organisations. Quant au devoir des adventistes, en référence aux églises avec lesquelles ils peuvent être associés, si nous étions appelés à le faire, nous ne pourrions donner aucune instruction qui pourrait être d’application générale. Ils doivent agir dans la crainte de Dieu, comme les circonstances le demandent. GMA 136.1
Nous devons, cependant, être décidés à faire notre devoir, en témoignant de la vérité dans toutes les occasions appropriées et adéquates. Et si en suivant cette voie, nous offensons les églises et elles nous menacent d’expulsion sauf si nous nous taisons (si nous avons cru bon de résoudre notre rapport avec l’église à l’amiable, cela peut être la meilleure façon), faisons notre devoir, et quand nous sommes expulsés, soyons patients en souffrant le tort, et soyons disposés d’aller avec notre Maître “hors du camp, en portant son opprobre.” » GMA 136.2
De ces citations concernant l’action des églises envers ceux qui donnent le message du deuxième ange, il peut être facilement vu, comme première conséquence de donner ce deuxième appel au « festin de noces », que ceux qui étaient réunis en troupeau spirituel sont caractérisés comme étant « estropiés », « boiteux » et « aveugles », ce qui suggère fortement comment leurs « compagnons de service, » de qui ils étaient séparés, les avaient « battus ». GMA 136.3
UN PEUPLE SÉPARÉ CHOISI POUR RECEVOIR DE NOUVELLES VÉRITÉS
Le but du Seigneur peut être clairement discerné de faire sortir un peuple distinct sous la proclamation du message du deuxième ange, le deuxième appel au festin de noces et le « cri de minuit. » Des vérités précieuses pour les derniers temps devaient être recherchées et proclamées, une œuvre qui ne pouvait pas plus être faite dans des églises prisonnières de leurs crédos, que l’annonce de l’évangile au monde ne pouvait être accomplie par l’église apostolique tout en conservant un lien avec les sectes juives. Dieu appela là à une séparation (Actes 13:46), et il appela également à la séparation des croyants adventistes de ceux qui cherchaient à les retenir dans le cercle de leurs crédos. GMA 136.4
LES SIX SERMONS DE STORRS
Peu après cette sortie, nous remarquons que la lumière vint aux groupes adventistes sur le sujet de la punition future, telle qu’il est présenté dans la brochure, « Six Sermons », de George Storrs, prenant la position que l’homme est mortel par nature ; que les morts sont inconscients entre la mort et la résurrection ; que la punition finale des impies sera l’extinction totale ; et que l’immortalité est un don de Dieu, reçu uniquement par la foi en notre Seigneur Jésus Christ. GMA 136.5
Des milliers d’adventistes acceptèrent cette doctrine de la nature de l’homme, mais pas tous. Son rejet n’apporta pas de confusion parmi eux, car cela était considéré comme une question de croyance, tout simplement, et pas comme test de moralité, et ainsi l’effort pour avertir le monde de l’approche du Christ n’a pas été interrompu. Cependant, cette doctrine a eu pour effet d’attiser la colère des églises contre eux. GMA 137.1
IMPOSSIBLE DE RÉFUTER LES SIX SERMONS
Le ministre méthodiste de la ville où je vivais, qui avait auparavant rejoint la prédication de la doctrine adventiste en 1843, reçut les six sermons, les lut, et reconnut devant ses membres d’église qu’il était incapable de réfuter la doctrine ; mais voyant qu’un grand nombre de ses membres d’église l’acceptaient, il conseilla aux autres de ne pas lire la brochure, car ils « croiraient à la doctrine s’ils la lisaient. » Pendant le mois de septembre 1844, après que ce ministre soit revenu de la conférence annuelle, il monta dans sa chaire et renonça publiquement à la doctrine adventiste, et demanda humblement pardon à l’église pour avoir invité les conférenciers à parler dans l’église. GMA 137.2
JUGÉS POUR HÉRÉSIE
Cette action de la part du pasteur fut bientôt suivie par un effort d’accuser les croyants adventistes d’hérésie ; mais comme ils furent autorisés à plaider leur cas à partir de la Bible, aucune victoire ne fut gagnée par l’église. Plusieurs ont été exclus de l’église parce que leur voie n’était pas en harmonie avec la discipline, et bien d’autres se sont retirés en raison de cette exclusion de membres dont la foi n’avait pas pu être démontrée contraire aux Écritures. Ainsi, la doctrine adventiste était à jamais écartée de l’église où des centaines de personnes avaient trouvé le Sauveur et avaient été rendues heureuses en Dieu. GMA 137.3
Ce qui a été fait dans ma ville natale a également été fait dans des centaines d’autres églises dans tout le pays. Ceux qui ont ainsi été traités par leurs anciens frères trouvèrent beaucoup de réconfort dans les paroles du prophète Ésaïe : « Écoutez la parole de l’Éternel, Vous qui craignez sa parole. Voici ce que disent vos frères, Qui vous haïssent et vous repoussent À cause de mon nom : Que l’Éternel montre sa gloire, Et que nous voyions votre joie ! Mais ils seront confondus » (Ésaïe 66:5). GMA 137.4
LES MÉCHANTS MANIFESTENT LEUR COLÈRE
Comme la date à laquelle on attendait le Seigneur s’approchait, les croyants devinrent plus ardents dans leur travail, et les méchants s’enrageaient et se moquaient plus férocement, comme nous le voyons par la déclaration suivante faite par l’éditeur du Midnight Cry du 31 octobre 1844 : GMA 138.1
« L’effet que ce mouvement produisit sur les méchants nous aide aussi grandement à nous confirmer dans notre croyance que Dieu était en lui. Quand les enfants de Dieu se réunissaient pour se prosterner et s’humilier devant lui, et se préparer à sa venue, comme il convient de faire à une compagnie de pécheurs qui ne peuvent être sauvés que par grâce, les méchants manifestèrent la plus grande malice. Alors que nous n’avions fait aucune publicité pour nos réunions, si ce n’est dans notre propre journal, et n’avions pas invité le public, les fils de Bélial y venaient en foule, et causaient beaucoup de perturbations. Dans la soirée du samedi 12 octobre 1844, nous n’avions aucune réunion à l’église pour que le sacristain [concierge] puisse avoir l’occasion de nettoyer l’église pour le sabbat [dimanche]. Mais la foule fit irruption dans la maison et refusa même ce privilège. Le maire, cependant, non sollicité, est intervenu rapidement et les a expulsés. GMA 138.2
Lors de nos rencontres le sabbat suivant, après que l’église fut remplie, une foule dense occupait la rue en face de l’immeuble, un grand nombre d’entre eux furieux que l’on croie à l’avènement du Seigneur. Dans la soirée, à cause de l’excitation de la population, aucune réunion n’eut lieu ; cependant la rue était remplie de la foule à une heure précoce ; mais l’interférence rapide du maire et de sa police nettoyèrent la rue, après avoir envoyé quelques-uns au commissariat. Nous ne pouvons comparer la conduite de la foule qu’à celle de la foule qui entoura la porte de Lot, le soir précédant la destruction de Sodome… Ce mouvement de leur part était tellement soudain, simultané, et étendu, que sa manifestation le premier jour du septième mois juif nous renforça dans notre conviction que ce devait être le mois. » GMA 138.3
DES MOQUEURS METTENT DES ROBES D’ASCENSION
Le 22 octobre 1844, le jour de la fin des deux mille trois cents jours, à Paris, dans le Maine, alors que les croyants étaient assemblés dans la maison de culte, engagés dans une prière solennelle à Dieu, dans l’attente que le Seigneur allait venir ce jour-là, les moqueurs se réunirent autour de la maison, en chantant des chansons burlesques. Deux de ces voyous mirent de longues robes blanches et montèrent sur le toit, chantèrent des chansons, et se moquèrent de ceux qui priaient et attendaient la venue du Seigneur. GMA 138.4
Il est probable que cette circonstance est à l’origine des mensonges qui circulèrent sur les adventistes portant des robes d’ascension ; en dépit des journaux adventistes qui offrirent des récompenses aussi grandes que 500 $ pour un exemple authentique d’un adventiste mettant une robe d’ascension en 1844, et attendant ainsi la venue du Seigneur, aucun cas n’a jamais été produit. GMA 138.5
LA VISION DE HAZEN FOSS EN 1844
Environ à cette époque, vivait à Poland, dans le Maine, un jeune homme du nom de Hazen Foss, qui croyait fermement que le Seigneur allait venir le dixième jour du septième mois. C’était un homme de belle apparence, de tenue agréable, et tout à fait bien éduqué. Quelques semaines avant la fin du « cri de minuit », le Seigneur s’approcha et lui donna une vision, dans laquelle il vit le voyage des adventistes vers la cité de Dieu, avec leurs dangers. Certains messages d’avertissement lui furent donnés, qu’il devait remettre, et il eut aussi une vue des épreuves et des persécutions qui arriveraient s’il était fidèle à raconter ce qui lui avait été montré. Comme M. Foy, il vit trois étapes par lesquelles le peuple de Dieu montait sur le chemin vers la ville sainte. Étant un croyant ferme dans la venue du Seigneur « dans quelques jours » (comme ils chantaient alors), la partie de la vision relative aux trois étapes pour atteindre le chemin était pour lui inexplicable ; et étant d’une nature fière d’esprit, il évita la croix, et refusa de raconter la vision. Elle lui fut répétée une deuxième fois, et en plus on lui dit que s’il refusait toujours de raconter ce qui lui avait été montré, le fardeau lui serait retiré, et serait donné à l’un des plus faibles des enfants du Seigneur, qui rapporterait fidèlement ce que Dieu révèlerait. Il a de nouveau refusé. Puis une troisième vision lui a été donnée, et on lui a dit qu’il en était dégagé, et la charge était déposée sur l’un des plus faibles parmi les faibles, qui ferait la volonté du Seigneur. GMA 139.1
FOSS NE PARVIENT PAS À RACONTER SA VISION
Cela surprit le jeune homme, et il décida de raconter ce qui lui avait été montré, et par conséquent organisa une rencontre. Les gens vinrent en foule pour voir et entendre. Il raconta soigneusement son expérience, comment il avait refusé de dire ce que le Seigneur lui avait montré, et ce qui pourrait résulter de son refus. « Maintenant, » dit-il, « Je vais vous raconter la vision. » Mais hélas ! Il était trop tard : il se tenait devant les gens muet comme une statue, et finalement dit avec la plus profonde angoisse, « je ne me rappelle pas un mot de la vision. » Il tordit ses mains de désespoir, en disant : « Dieu a accompli sa parole. Il m’a ôté la vision, » et avec une grande détresse d’esprit a dit, « Je suis un homme perdu. » À partir de ce moment, il perdit son espoir en Christ, et fut dans un état de désespoir. Il n’assista plus jamais à une réunion adventiste, et n’eut aucun intérêt personnel dans la religion. Son attitude à bien des égards, le moins qu’on puisse dire, fut celle de quelqu’un privé de la douce influence de l’Esprit du Maître, de quelqu’un « abandonné à lui-même, qui se rassasie de ses propres voies. » Il est mort dans cet état en 1893. GMA 139.2
LA VISION DE FOSS RACONTÉE PAR UN AUTRE
Environ trois mois après ne pas avoir pu se rappeler sa vision, il entendit dans une pièce voisine une vision racontée par quelqu’un d’autre. La réunion avait lieu dans la maison d’habitation où il était. Il fut instamment prié d’entrer dans la réunion, mais refusa de le faire. Il déclara que la vision qu’il venait d’entendre racontée était aussi proche de la sienne que si cette autre personne avait raconté la même chose que ce qu’il avait vu. Et c’est donc ainsi que l’on connut ce qu’il avait vu mais n’avait pas pu se rappeler lorsqu’il essaya de le faire. Après avoir vu la personne, il dit, « c’est l’instrument sur lequel le Seigneur a déposé le fardeau. » GMA 140.1
TRISTEMENT DÉSAPPOINTÉS
Le dixième jour du septième mois juif (le 22 octobre 1844) arriva enfin. Des milliers et des milliers de personnes attendaient ce jour, réalisation de leurs espoirs. Ils n’avaient pris aucune disposition pour les choses terrestres au-delà de cette date. Ils n’avaient même pas caressé la pensée, « s’il ne venait pas », mais avaient ordonné leurs affaires terrestres comme ils l’auraient fait s’ils avaient prévu de finir leur vie naturelle en ce jour. Ils avaient alerté et exhorté les méchants à fuir la colère à venir, et beaucoup de ceux-ci craignaient que le message fut vrai. Ils avaient conseillé et prié avec leurs proches, et avaient dit au revoir à ceux d’entre eux qui n’avaient pas donné leur cœur à Dieu. En bref, ils avaient dit adieu à toutes les choses terrestres, avec toute la solennité de quelqu’un qui se considère sur le point d’apparaître face au Juge de toute la terre. Ainsi, avec une anxiété haletante, ils se rassemblèrent dans leurs lieux de culte, s’attendant, à n’importe quel moment, à entendre « la voix de l’archange et la trompette de Dieu, » et de voir le ciel tout illuminé de la gloire de leur roi qui vient. GMA 140.2
Les heures passèrent lentement, et quand enfin le soleil a sombré sous l’horizon occidental, le dixième jour du septième mois juif était terminé. Les nuances de la nuit une fois de plus propageaient leur sombre voile sur le monde ; mais avec cette obscurité venait un triste serrement au cœur pour les croyants adventistes, dont on peut trouver un parallèle uniquement dans la tristesse des disciples de notre Seigneur, alors qu’ils s’acheminaient solennellement vers leurs maisons dans la nuit après la crucifixion et l’enterrement de celui qu’ils avaient, peu de temps auparavant, escorté triomphalement dans Jérusalem comme leur Roi. GMA 140.3